Comment nous avons réussi à obtenir un prêt immobilier
en tant qu'auto-entrepreneurs

Tous les deux auto-entrepreneurs (zéro CDI dans l’équation) !

Quelques mois après avoir lancé notre entreprise, nous décidons de partir loin, mais pas trop quand même, juste histoire de prendre un bon bol d’air frais > au Portugal, après tous ce premier confinement. Nous y sommes allées en voiture avec nos 2 chats et avons avalé tous les 4 les 1740 km !



Six mois après nous quittions le pays avant que les frontières ne se ferment, COVID oblige. Nous avons su tout de même apprécier l’effervescence de la capitale et le charme de Porto avec ses azulejos magnifiques. Nous avons repris la route comme nous étions venus avec en plus un petit passager clandestin dans le ventre d’Angélique.

À notre retour, c’était clair il nous fallait un chez-nous ! Depuis notre voyage en Asie, après avoir tout quitté en 2018 (le CDI de chacun et l’appart à Vincennes), nous n’avions plus de véritable chez nous depuis 3 ans ! 

Nous avons jeté notre dévolu sur la Bourgogne. 


Les raisons :
– une grande partie de la famille d’Antoine y vit, plein de tatas, de tontons, de cousins et de cousines,
– c’est la campagne,
– l’immobilier n’y est pas cher !

Nous voilà débarqués dans la Nièvre, à squatter la maison de campagne des parents d’Antoine, avec un bébé qui grandit vite et bien, une entreprise à faire tourner et une maison à trouver !

Nos critères de récherche étant :
– une surface habitable environ 100 m2,
– de l’ancien sans gros travaux à prévoir,
– pas mitoyenne,
– pas au bord d’une route passante,
– au calme hein,
– pas de toiture à refaire,
– un grand jardin (minimum 1000 m2),
– une jolie vue sur la campagne,
– une grange que l’on peut potentiellement aménager pour la transformer en gîte ou salle de réception pour organiser des mariages,
– et la fibre ! Oui parce que dans le coin c’est une denrée rare !

1 - La patience est mère de toutes les vertues

Nous nous sommes rapprochés de 3 banques pour nous accompagner dans notre projet immobilier : la BNP (la banque d’Antoine), la Société Générale (la banque neutre) et le Crédit Agricole (la banque d’Angélique).

La BNP nous demandait 4 ans d’ancienneté minimum (au moment où nous avions commencé les recherches nous étions à moins d’un an d’activité) et la Société Générale nous demandait 3 ans ou bien de mettre toutes nos économies sur la table.

Le Crédit Agricole s’est avérée être la banque la plus sympa et la plus confiante dans notre projet : on nous demandait de justifier de 2 ans d’activité seulement (bien qu’on n’y soit pas, notre chère conseillère Karine nous disait que le temps de chercher / de trouver on y serait) et à conditions d’avoir un apport personnel évidemment (mais pas question de tout dilapider comme la Société Générale nous demandait de faire).

De manière générale nous sommes de bons épargnants et nous avions réussi, au fil des année, à nous constituer un petit pécule. 

PAS NÉ(S) DE LA DERNIÈRE PLUIE ET POURTANT

Encore en recherche active, une fois notre 2ème anniversaire passé, nous sommes retourné voir Karine pour faire une estimation concrète du prêt qu’on pourrait nous accorder. Peu de temps après nous allions tomber sur l’annonce de LA maison recherchée, après presque 1 an d’investigation et une trentaine de maisons visitées. Seulement maintenant nous ne sommes plus 2 mais 3 ! Notre capacité d’emprunt est donc recalculée … Heureusement que les chats comptent pour du beurre !

LA DOUCHE FROIDE

Nous avons connu un couac administratif au moment de nos congés maternité / paternité. En effet, une erreur dans les calculs (une histoire de calendrier) ! Nous n’avions pas la bonne info et n’avons touché qu’un dixième de ce qu’on avait pensé toucher. La douche froide ! Évidemment comme nous pensions que notre congé serait rémunéré un minimum vital, nous avions levé le pied avant l’arrivée de bébé (refusé des projets même …). Ces quelques mois ont donc été très creux niveau revenus et ont forcément impacté notre capacité d’emprunt.

TOMBÉS DE HAUT

Un chèque de caution encaissé (par la salle de sport qui avait fermé lors de la période de confinement) sur le compte clôturé d’Angélique à l’agence de Vincennes ! Le chèque s’est trouvé considéré comme « en bois » (le compte concerné étant vide puisque clos hein), Angélique s’est retrouvée interdite bancaire le jour de la contre-visite de notre future maison ! Pour un chèque de caution de 100€ qui datait de plus d’un an. La morale de l’histoire : ne jamais laisser un chèque non daté à qui que ce soit ! Car interdit bancaire veut dire impossible de souscrire à un prêt immobilier ! On a vite procédé à l’ouverture d’un compte de dépôt sur lequel avaient été versé les 100€ au cas où le chèque était représenté afin qu’il puisse être encaissé, de cette manière Angélique était à nouveau crédible et nous avons pu faire une offre en bonne et due forme. OUF !

2 La préparation prime l'action

Pour pallier à cette absence de revenus sur 3 mois environ, nous avons communiqué à la banque tous les devis acceptés et validés qui courraient encore ainsi que les différents contrats de maintenance signés pour un an (merci à toute l’équipée d’avoir joué le jeu de signer un contrat d’engagement sur 1 an pour appuyer le dossier). Nous avons également réalisé un petit prévisionnel concernant l’activité du gîte (le gîte était la cerise sur le gâteau : on cherchait une grange aménageable, elle avait déjà été aménagée et exploitée comme gîte).

NB : Nous avions beaucoup misé sur l’argument « garants » mais aucune des 3 banques ne voulait considérer ça. On nous parlait de co-emprunt à la place, ce que nous avons envisagé 5 minutes avant de zapper l’option.

3 Cartes sur table


Notre capacité d’emprunt était de 150 000€ et la maison était affichée à 145 000€ hors frais de notaire. Après une belle négociation de 25 000€, notre offre est acceptée par les sympathiques vendeurs Hollandais qui tenaient à voir vivre leur maison (qu’elle ne soit pas secondaire) et qu’elle voit grandir des enfants comme elle avait vu grandir leur fils.

Ce qui a poussé le Crédit Agricole à nous faire confiance : notre épargne cumulée. On se dit tout : à nous deux, nous avions bien 3/4 du montant de la maison sur nos comptes en banque. Disons que le risque qu’ils prenaient était mesuré. Un risque que ne voulait pas courir ni la BNP ni la Société Générale.

Donc nous avons emprunté sur 25 ans, 120 000€ à peu près et laissé 25 000€ d’apport. Nous avions prévu d’inclure dans le prêt les frais liés aux travaux mais, sur les conseils avisés de Karine, nous avons emprunté moins et considéré notre épargne comme une source d’argent qu’on dédierait aux travaux : un investissement de nous pour nous à taux 0.

C’est presque 9 mois plus tard (comme un deuxième bébé en fait) que nous avons enfin emménagé, après tout un tas de travaux ! Et petite surprise, un deuxième (vrai) bébé allait bientôt arrivé ! Emménagement en juin et bébé prévu en aout ! Il était temps !

4 Ne jamais abandonner

Plus d’une trentaine de visites sur plus d’un an, avant de dénicher la perle rare ! Avant ça, on en a vu des maisons biscornues : droit de passage absurde, jardin de l’autre côté de la route, toiture en amiante, pas de tout à l’égout, etc. On n’y croyait plus à la fin. On revoyait sans cesse nos critères à la baisse. Même les agents immobiliers (3 sur le coup) nous disaient que ce que nous cherchions était un mouton à cinq pattes ! 

Nous avons donc essuyé 2 refus auprès des banques car il nous fallait un minimum de 3 ans d’ancienneté de CA. La troisième nous a fait confiance.

Nous avons finalement trouvé notre maison et sans aucune concession sur nos critères, si. ce n’est quelques bonus en prime : la piscine, un gîte fonctionnel, un très grand jardin (plus de 8000 m2), une jolie vue sur la campagne, pas de frais d’agence (en direct avec les vendeurs) et des voisins super sympas !

Le mot de la fin : OUI c’est possible d’avoir un prêt immobilier en tant qu’auto-entrepreneurs (tous les deux). Suffit de trouver la banque qui croit en ton projet (et la conseillère qui le défend corps et âme ou presque), d’avoir des sous de côté et de s’acharner un peu. Après, on imagine que le rapport avec les banques n’est sûrement pas le même en ville et à la campagne hein.

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À propos des auteurs

Angélique et Antoine binôme dans la vie depuis 2006 et associés depuis 2020 afin d’imaginer et de créer des sites internet (vitrines ou e-commerce) sur-mesure, uniques et à l’image de chaque client, toujours autour de projets qui font sens à nos yeux : axés bien-être au sens large / éthique / mieux-vivre / éco-responsable / zéro déchet / artisanat / etc.